La lectrice-spectatrice d’"Autant en emporte le vent" face à l’érotisation de la violence sexuelle
DOI :
https://doi.org/10.51777/relief18430Mots-clés :
Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent, violences sexuelles, réception, identificationRésumé
Fréquemment prise comme exemple de l’érotisation du viol par le discours féministe, Autant en emporte le vent est en même temps une œuvre emblématique du plaisir d’immersion qu’elle procure à ses lectrices-spectatrices par identification du personnage de Scarlett O’Hara. À partir d’un corpus de discours de réception, l’article montre que l’interprétation d’un viol dans la célèbre scène où Rhett emporte de force Scarlett dans sa chambre entre en conflit avec une lecture d’identification à l’expérience subjective de Scarlett qui en tire des affects érotiques. Ces lectrices-spectatrices, parce qu’elles sont des femmes, voient de surcroît leur appréhension du viol particulièrement scrutée, et parfois stigmatisée. La lecture critique des féministes comme la réception érotisante de la scène engagent pourtant toutes deux la relation entre la fiction et le monde réel des lectrices-spectatrices, ce qui explique que l’interprétation littérale du contenu narratif de la scène – est-ce ou non un viol ? – soit décisive.
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(c) Copyright Anne Grand d'Esnon 2023
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