La seconde théorie de la cosmopolitique de Bruno Latour et le cosmogramme de Star Trek

Auteurs

  • Eve Seguin Université du Québec à Montréal
  • Laurent-Olivier Lord Université de Cambridge

DOI :

https://doi.org/10.51777/relief17709

Mots-clés :

politique, science, compositionnisme, cosmopolitique, cosmogramme, imaginaire, science-fiction, Star Trek

Résumé

Au cours des 30 dernières années, un ensemble de travaux scientifiques a vu le jour pour rendre compte d'une nouvelle forme de politique, connue sous le nom de "cosmopolitique". Bruno Latour en est l'un des représentants avec sa théorie compositionniste, magistralement développée dans Politiques de la nature, qui définit la politique comme une fabrication de la réalité et souligne la capture de la politique par la science depuis les Grecs. Quelques années plus tard, Latour a décidé de revisiter sa théorisation de la cosmopolitique en utilisant la notion de cosmogramme, un type spécifique d'imaginaire, mais d'une manière plutôt idiosyncrasique. Bien qu'il prétende toujours étudier l'interface politique/science, sa seconde théorie de la cosmopolitique semble rompre avec le compositionnisme en dépouillant la science de sa fonction politique unique, et manque de cohérence interne. Pour illustrer et étoffer cette nouvelle théorie, Latour prend le cas de la découverte d'exoplanètes par l'astronomie. Malheureusement, lorsqu'elle est prise dans sa définition stricte et appliquée aux exoplanètes, la notion de cosmogramme fait s'effondrer son argumentation. Si l'on choisit d'étudier la politique en termes d'imaginaire, comme le fait Latour dans sa deuxième théorie de la cosmopolitique, la science-fiction semble avoir plus de poids politique que la science, comme l'illustre le cosmogramme de Star Trek.

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Biographies de l'auteur

  • Eve Seguin, Université du Québec à Montréal

    Eve Seguin est professeure de théorie politique, de science politique et d'études sur la science et la technologie à l'Université du Québec à Montréal. Ses recherches portent notamment sur l'organisation politique de la modernité, l'interface politique/science, le libéralisme et l'État de droit, le nouveau matérialisme, les théories politiques de la science et de la technologie ainsi que sur la pensée de Hannah Arendt et de Bruno Latour. Elle est l'éditrice de Infectious Processes. Knowledge, Discourse, and the Politics of Prions, Palgrave Macmillan, et de numéros spéciaux sur Bruno Latour dans Perspectives on Science (2023) et Symposium (2018). Elle a publié dans des revues telles que Theory, Culture & Society ; Science and Public Policy ; Studies in History and Philosophy of Science ; Revue française de science politique.

  • Laurent-Olivier Lord, Université de Cambridge

    Laurent-Olivier Lord est candidat au Master of Philosophy en politique et études internationales à l'Université de Cambridge. En utilisant une approche historico-généalogique et interprétative, sa thèse analyse les causes de la légitimité politique dont bénéficie la démocratie illibérale hongroise depuis 2010. Il s'intéresse aux politiques de la Russie et de l'Europe centrale, aux théories de la démocratie, à la pensée de Bruno Latour et au nouveau matérialisme. Il a publié dans le Réseau québécois d'études post-soviétiques et Perspectives on Science.

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Publiée

15-09-2023

Comment citer

Seguin, E. et Lord, L.-O. (2023) «  La seconde théorie de la cosmopolitique de Bruno Latour et le cosmogramme de Star Trek », RELIEF - REVUE ÉLECTRONIQUE DE LITTÉRATURE FRANÇAISE, 17(1), p. 110–135. doi:10.51777/relief17709.