Le bestiaire de Poèmes barbares : politique, écologie et poétologie

Auteurs

  • Yohann Ringuedé Université Gustave Eiffel / Université de Lorraine

DOI :

https://doi.org/10.51777/relief12340

Mots-clés :

Leconte de Lisle, Poèmes barbares, écopoétique, motif animal, eschatologie

Résumé

L’étude du motif animal dans l’œuvre poétique de Leconte de Lisle connaît deux grands courants. D’une part, l’animal est considéré dans sa valeur analogique comme un miroir de l’homme, de son intimité psychologique ou de son organisation sociale. D’autre part, sa description relève d’une tentative parnassienne de créer une poésie de l’objectivité : il est dépeint au plus près de sa nature bestiale (biologique ou éthologique). Face à cette double tradition, une lecture attentive du recueil Poèmes barbares, avec en particulier une attention portée à l’intégralité des poèmes, et non aux seuls poèmes animaliers, permet de relever une originale entreprise poétologique, de la part de Leconte de Lisle, qui cherche à poser les bases d’une réunification de l’homme et de la bête : séparés par l’histoire et la religion, tous deux se retrouveront dans un phénomène d’extinction commun qui les verra fraternellement se taire soudain. C’est donc à une réflexion écologique que se livre le poète de l’île Bourbon qui réfléchit les modalités selon lesquelles l’homme devrait vivre avec l’animal, et, plus largement, avec la nature.

Biographie de l'auteur

  • Yohann Ringuedé, Université Gustave Eiffel / Université de Lorraine

    Yohann Ringuedé est docteur de lettres modernes, chercheur associé au laboratoire LISAA (Université Gustave Eiffel). Sa thèse, qui porte sur le dialogue qu’entretiennent sciences et poésie durant la seconde moitié du xixe siècle, est parue en 2021 aux éditions Hermann sous le titre Une crise du moderne. Spécialiste des formes poétiques, il a consacré des études à la poésie et à ses rapports avec les sciences, mais aussi aux spécificités formelles de la vulgarisation. Récemment, il a ouvert son champ d’investigation à des corpus tirés de la première moitié du xixe siècle (« "Et dans l’âme sans fond laisse filer la sonde" : science et poésie dans l’œuvre de Théophile Gautier » Bulletin de la Société Théophile Gautier, no 43, 2021). Il se consacre désormais aux implications politiques des usages de la versification durant un large xixe siècle (« "Il est des tons plus graves" : Poétologie de l’engagement chez Marceline Desbordes-Valmore », J’écris pourtant, 2020 ; « "Je rugirai." Formes et enjeux de la déploration politique dans la poésie romantique », Romantisme, no 2, 2022).

Téléchargements

Publiée

08-07-2022

Comment citer

« Le bestiaire de Poèmes barbares : politique, écologie et poétologie » (2022) RELIEF - REVUE ÉLECTRONIQUE DE LITTÉRATURE FRANÇAISE, 16(1), p. 34–46. doi:10.51777/relief12340.