La conscience de l’enfant sauvage comme laboratoire de l’écriture de soi : le cas de Victor de l’Aveyron
DOI :
https://doi.org/10.51777/relief24976Mots-clés :
Victor de l'Aveyron, enfant sauvage, roman jeunesse, écriture de soi, autismeRésumé
Les réécritures récentes de l’histoire de Victor de l’Aveyron pour la jeunesse interrogent moins sa « sauvagerie » que son handicap cognitif, assimilé à des troubles du spectre autistique. En adoptant la forme de l’écriture de soi, les romans de Mordicai Gerstein, Mary Losure et Paule du Bouchet tentent d’approcher au plus près son intériorité inaccessible. Dans Victor, Gerstein donne voix à la fois à des témoins et à la conscience de l’enfant sauvage. Mary Losure, dans Wild Boy, The Real Life of the Savage of Aveyron, met la réécriture de l’histoire au service de l’éducation à la tolérance et à l’inclusion, tout en promouvant l’agentivité enfantine. Enfin, dans J’ai rencontré l’enfant sauvage de Paule du Bouchet, le journal intime de Julie Guérin fait d’elle un témoin absolu et lui confère une fonction quasi auctoriale dans l’expérience scientifique et éducative. Dans ces trois romans, il s’agit moins de porter un diagnostic que d’offrir au jeune lectorat un laboratoire moral où approcher l’altérité neurodivergente. L’essentiel est peut-être moins de produire de la connaissance ou de concevoir des méthodes éducatives, que d’accepter la différence.
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© Déborah Lévy-Bertherat 2025

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