L’esthétique matérialiste du cinéma selon François Bégaudeau
DOI :
https://doi.org/10.51777/relief23696Mots-clés :
François Bégaudeau, cinéphilie, critique de cinéma, matérialisme, Siegfried Kracauer, corps, politiqueRésumé
François Bégaudeau est, dans la littérature française contemporaine, parmi les écrivains et écrivaines les plus cinéphiles. Cet article cherche à montrer, principalement par l’analyse de ses critiques de cinéma, comment une esthétique matérialiste, telle que sous-tendue par une « matériophilie », constitue un des fils directeurs de cette cinéphilie. Je m’attache d’abord à déplier les caractéristiques de cette esthétique. Trois motifs en particulier se détachent, le corps, la fête de la matière, et surtout le cru, où il s’agit de mettre en scène autant que possible des situations dans leur nudité, dans leur agencement de faits bruts. Il s’agit ensuite d’étudier les options formelles que l’écrivain a fustigées et qu’on pourrait qualifier d’« anti-matérialistes » ; j’en infère cinq axiomes formant la base de l’esthétique matérialiste bégaudienne, notamment les plans longs, la dilatation de la durée séquentielle, et la disponibilité à son environnement lors de la prise. Enfin, je m’intéresse à la dimension possiblement politique de ce matérialisme. Pour Bégaudeau la captation de la matière dans un film permet de mieux voir la société. En bon marxiste, il pose également que les conditions matérielles d’existence sont à considérer dans l’appréhension des films.
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