Donner de la voix : Prostituées postcoloniales dans le roman marocain contemporain
DOI :
https://doi.org/10.18352/relief.1068Mots-clés :
Maghreb, Abdellah Taïa, Meryem Alaoui, postcolonialisme, prostitution, sexualité, postcolonial studies, sexualityRésumé
Cette contribution étudie la figure de la prostituée dans Un Pays pour mourir d’Abdellah Taïa (2015) et La Vérité sort de la bouche du cheval de Meryem Alaoui (2018). À la rencontre de diverses traditions, la subversion de ce type littéraire par l’exploration de « déviances » sexuelles (agentivité féminine, homosexualité, transidentité, etc.) articule une critique des rapports de genre dans la société marocaine, mais aussi du stigmate colonial, au cœur de la métropole. La narration à la première personne permet à la prostituée elle-même – comme projection de l’écrivain – de donner voix à cette critique, devenant à la fois juge et victime de la réalité postcoloniale.
This article explores the literary archetype of the prostitute in two novels: Abdellah Taïa’s Un Pays pour mourir (2015) and Meryem Alaoui’s La Vérité sort de la bouche du cheval (2018). At the encounter of various cultural traditions, the subversion of this archetype combined with the depiction of sexual « deviancy » (female agency, homosexuality, transidentity, etc.) offer both a critique of gender relations in Moroccan society and a commentary on France’s colonial history. The first-person narrative allows the prostitute herself – a projection of the writer – to give voice to this critique, becoming simultaneously judge and victim of postcolonial reality.
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