Controverses autour de l'anatomie dans les traités artistiques pendant la période moderne en France

Auteurs

  • Maria Portmann

DOI :

https://doi.org/10.18352/relief.932

Mots-clés :

Traités d’anatomie, Poussin, Vésale, Cousin, Varchi, Dürer

Résumé

Dès la Renaissance, en France, les artistes s’intéressent de près à l’anatomie afin de représenter le corps humain le plus justement possible. Influencé par ses pairs, l’Eva Prima Pandora et le Livre de Pourtraicture de Jean Cousin font largement référence aux proportions de Vitruve par l’intermédiaire d’Albrecht Dürer et à l’anatomie pour justifier la primauté de la peinture sur la sculpture en prenant comme point de départ les commentaires de Benedetto Varchi. Dans ces deux œuvres, Jean Cousin insère un double débat dans lequel il démontre que l’autorité d’André Vésale sert justement à justifier la primauté de la peinture sur la sculpture. Ce débat est repris un siècle plus tard par André Félibien au sujet des œuvres de Poussin dans lesquelles l’artiste, connu pour avoir aussi pratiqué l’anatomie, continue à faire référence à André Vésale. En un siècle, on peut constater combien les artistes doivent à la Fabrica de Vésale dont le propos et les planches servent à nourrir les débats qui entourent les arts de la peinture et de la sculpture.

Biographie de l'auteur

Maria Portmann

Maria Portmann a rédigé sa thèse de doctorat sous la direction du Prof. Victor Stoichita à l’université de Fribourg (Suisse) entre 2007 et 2012. Ce travail a été publié chez Peter Lang et récompensé par le Prix Sournia à Paris par la Société Française d’Histoire de la Médecine en 2012. Entre 2009 et 2012, elle a collaboré scientifiquement au projet La Teoría sobre la perspectiva en España (siglos XVI-XVII) : Origen y fuentes conceptuales-terminológicas, Programa Nacional I+D+I sous la direction du Prof. Carmen González Román à l’université de Málaga (Espagne). Elle est actuellement boursière du Fonds National Suisse pour la recherche. Elle a séjourné au Kunsthistorisches Max-Planck-Institut de Florence entre 2012 et 2013, et depuis 2014, elle rédige un projet postdoctoral sur la Représentation des Juifs à la Renaissance en Italie à l’université Ludwig-Maximilians de Munich et au Zentralinstitut für Kunstgeschichte de Munich.

Ses publications significatives sont :

L’image du corps dans l’Art espagnol aux XVI e et XVII e siècles. Autour du « Libro Segundo » de Juan de Arfe y Villafañe (1585), Berne, Peter Lang, 2014.

« La réception de la Fabrica en Angleterre et en Espagne », in Histoire des sciences médicales, vol. XLVIII, n° 4, 2014, pp. 503-513.

« Le corps des nains dans l’art italien de la Renaissance », in Histoire des sciences médicales, vol. XLVIII, n° 1, 2014, pp. 25-32. url: http://www2.biusante.parisdescartes.fr/medicina/?auteur=Portmann,%20Maria

« Des Juifs criminels à Sienne autour de 1400 », in Il figli di Caino : la figura del criminale, dalla nascita della stampa all’antropometria giudiziaria, Amélie Bernazzani, Annick Lemoine (org.), 15-16. 01. 2015, Villa Médicis, Rome (Italie), édition Brepols (à paraître).

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Publiée

21-06-2016

Comment citer

Portmann, M. (2016) « Controverses autour de l’anatomie dans les traités artistiques pendant la période moderne en France », RELIEF - REVUE ÉLECTRONIQUE DE LITTÉRATURE FRANÇAISE, 10(1), p. 163–178. doi: 10.18352/relief.932.