Construire un « je » dans l’altérité : analyse de récits de voyage coloniaux fictifs pour la jeunesse
DOI :
https://doi.org/10.51777/relief24978Mots-clés :
littérature de jeunesse, récits de voyage, propagande, colonialisme, altéritéRésumé
Le présent article analyse 24 récits à la première personne sélectionnés aléatoirement parmi les pages de L’Intrépide (1910-1937), un journal destiné aux jeunes garçons passionnés d’aventure, de sport et de voyage. Bien que fictifs, ces récits reprennent certains des codes du récit de voyage et de l’autobiographie, brouillant ainsi les repères entre la fiction et la réalité, jusqu’à créer une sorte de pacte autobiographique trompeur. S’appuyant sur les théories d’Adrien Pasquali sur le lien entre autobiographie et récit de voyage, l’article montre l’importance d’étudier ce sujet construit pour sembler réel aux lecteurs. Ce « je » mystérieux, parce qu’assez peu bavard à son propre sujet, se construit principalement dans l’altérité. En mobilisant le concept de contact zones, de Mary Louise Pratt, l’étude révèle que, dans son rapport aux Autres, le narrateur est présenté comme une figure dominante, rationnelle et moralement supérieure, en opposition aux indigènes, aux colons et aux animaux qui l’entourent, qui sont généralement présentés comme ses subalternes. Dès lors, ces récits façonnent une vision héroïque et idéalisée du colon, participant ainsi à une propagande coloniale.
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(c) Copyright Céline Zaepfell 2025

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