Du « il/elle » au « je » : quelle voix pour aborder l’inceste dans la littérature de jeunesse ?
DOI :
https://doi.org/10.51777/relief24975Mots-clés :
inceste, violences sexuelles, domination adulte, albums, romans jeunesseRésumé
Face à la prise de conscience du problème de santé publique qu’est l’inceste, et en parallèle de la publication de récits autobiographiques sur ce sujet dans la littérature adulte, les titres abordant le sujet de l’inceste et de la pédocriminalité se sont multipliés en littérature de jeunesse ces dernières années. Pourtant, l’autobiographie en littérature de jeunesse n’existe pratiquement pas, et les récits d’inceste, albums et romans, sont des narrations fictives écrites par des adultes. De manière paradoxale, il s’agit alors d’inciter les enfants et adolescents à prendre la parole face aux abus qu’ils vivent et subissent de la part d’adultes dans un dispositif éditorial qui maintient la parole des jeunes sous la tutelle de celle des adultes. Comment donc libérer la parole sur l’inceste en parlant à la place de ceux qui en sont victimes ? Les dispositifs énonciatifs sont centraux pour répondre à ces questions et les choix opérés par les auteur·ices sont sensiblement différents en fonction de l’âge du lectorat supposé du texte : la troisième personne est privilégiée dans l’album, et la première dans les romans, qui deviennent alors des autobiographies fictives. L’article explore ces choix esthétiques et poétiques, pour soulever en définitive les enjeux éthiques qui entourent le choix de l’autobiographie fictive concomitant de la (non-)existence du récit d’inceste autobiographique dans la littérature de jeunesse.
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(c) Copyright Anne-Claire Marpeau 2025

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