Fins de la cinéphilie littéraire

Auteurs

  • Fabien Dubosson Université de Berne / Archives littéraires suisses
  • Maaike Koffeman Université Radboud de Nimègue

DOI :

https://doi.org/10.51777/relief23690

Mots-clés :

cinéphilie, littérature française, crise, jugement de goût, support numérique, culture légitime, séance, moment cinéphilique

Résumé

Cet article explore les transformations de la cinéphilie littéraire du XXe au XXIe siècle, dans un contexte où les liens entre littérature et cinéma se sont à la fois densifiés et complexifiés. Dès les débuts du cinéma, des écrivains comme Gorki, Proust ou Reverdy ont exprimé scepticisme ou méfiance. Toutefois, il s’est constitué une tradition d’auteurs cinéphiles qui valorisent le septième art pour son potentiel poétique et narratif. Nous mettons en lumière un paradoxe contemporain : alors que la cinéphilie semble entrer en « crise » en raison de changements technologiques, sociaux et culturels, la littérature manifeste un intérêt renouvelé pour le cinéma. La cinéphilie devient alors objet de mémoire, de réflexion esthétique, ou de fétichi­sation. Deux grandes tendances se dessinent : l’une considère le cinéma à l’aune de la littérature, tandis que l’autre privilégie l’autonomie formelle du cinéma, son pouvoir d’envoûtement sensoriel, parfois opposé à tout intellectualisme. Ces approches peuvent coexister, voire se contredire chez un même auteur. Enfin, nous montrons comment la cinéphilie littéraire est aussi affaire de goût – individuel, générationnel –, participant à la construc­tion de canons ou à leur subversion. De la pratique érudite à la passion affective, elle se redéfinit constamment en dialogue avec les mutations de l’art cinématographique et des supports de visionnement.

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Biographies de l'auteur-e

  • Fabien Dubosson, Université de Berne / Archives littéraires suisses

    Fabien Dubosson est collaborateur scientifique aux Archives littéraires suisses de la Bibliothèque nationale suisse (Berne), et enseignant de littérature française des XXe-XXIe siècles à l’Université de Berne. Il s’intéresse d’une part à la littérature française du tournant du siècle, dans ses relations aux idéologies (Dés-admirer Barrès : le prince de la jeunesse et ses contre-lecteurs (1890-1950), Classiques Garnier, 2019) et sous l’angle des rapports interculturels (avec Philippe Geinoz (dir.), L’Amérique au tournant : la place des Etats-Unis dans la littérature française (1890-1920), Classiques Garnier, 2020). Il travaille de l’autre sur les questions d’intermédialité durant l’entre-deux-guerres, à travers différents corpus littéraires et filmiques (Simenon, Mac Orlan, Carné, Renoir, etc.).

  • Maaike Koffeman, Université Radboud de Nimègue

    Maaike Koffeman enseigne la littérature et la culture françaises à l’Université Radboud de Nimègue et elle est affiliée à RICH – Radboud Institute for Culture and History. Elle a publié une thèse de doctorat sur la Nouvelle Revue française (Rodopi, 2003). Aujourd’hui, ses recherches se focalisent sur la réception de la culture et de la littérature françaises aux Pays-Bas et sur la didactique de la littérature. Elle est depuis 2017 co-directrice de la revue Relief.

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Publié

2025-07-13

Comment citer

Dubosson, F. et Koffeman, M. (2025) « Fins de la cinéphilie littéraire », RELIEF - Revue électronique de littérature française, 19(1), p. 1–22. doi:10.51777/relief23690.