Creuser "l’or de la syllabe" : essai sur "Ciel sans prise" d’Esther Tellermann et la rencontre avec l’Autre
DOI :
https://doi.org/10.51777/relief18432Mots-clés :
Esther Tellermann, poésie, deuil, élégie, lyrisme, musique, prière, sacréRésumé
Cet article se propose d’explorer Ciel sans prise (2023) d’Esther Tellermann vis-à-vis de la rencontre avec l’Autre dans le contexte du deuil. Nous nous intéressons à la manière dont cette rencontre s’avère musicalisée, notamment lorsque Tellermann s’intéresse tant au tissu langagier qu’au bien-aimé disparu, faisant trembler et vibrer ses brefs vers élégiaques en s’appuyant sur des mots polysémiques et diverses sortes de reprises. Les trois parties de l’étude, « Laisser mûrir le chant », « Réussir la prière » et « Réussir le poème », en privilégiant le renouvellement de la parole ainsi qu’en lisant en miroir Ciel sans prise et Le Deuil des primevères (1901) de Francis Jammes, montreront comment Tellermann brise et décentre le lyrisme, redonne à la langue une musique certaine, fait reverdir la nature et introduit des gestes vers le sacré. Une lecture attentive prendra en compte des traits stylistiques de divers ordres et leurs effets sur le tissu sonore et sémantique du recueil. On verra surtout que cet ouvrage dépasse le deuil, tâchant non seulement d’accompagner dans l’adieu le compagnon, mais aussi de sauvegarder le poème comme lieu du devenir où demeurer.
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(c) Copyright Aaron Prevots 2023
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