Le Clézio dans les forêts du Darién avec les Emberá : une réjuvénation poétique

Auteurs

  • Simon Levesque Université Laval / Université du Québec à Montréal

DOI :

https://doi.org/10.51777/relief12346

Mots-clés :

J.M.G. Le Clézio, Darién, Emberá, altérité radicale, écocritique, enfance

Résumé

Entre 1970 et 1974, l’écrivain J.M.G. Le Clézio se rend à plusieurs reprises, à raison de six à huit mois à chaque fois, dans les forêts du Darién, à la frontière entre le Panama et la Colombie. À ce jour, le bouchon du Darién reste exempt d’infrastructures de masse et forme une vaste zone naturelle marquant une brisure entre les Amériques. Développant une approche à mi-chemin entre l’écocritique littéraire et l’étude des politiques de la littérature, cet article a pour objectif de montrer comment « l’aventure panaméenne » de l’écrivain est à la source d’un éveil écologique profond et débouche sur une sensibilité accrue à l’égard des peuples minorés, à l’exemple des Emberá auprès desquels il a séjourné. Cet éveil est d’abord violent et s’affirme littérairement selon le motif du choc des civilisations, après quoi un glissement vers un renouvellement poétique s’observe, qui trouve son aboutissement dans L’inconnu sur la terre (1978). À partir de documents primaires (Haï, 1971 ; La fête chantée, 1997) et secondaires (de nombreux entretiens où l’écrivain se livre), nous retraçons les modalités de transformation de la poétique leclézienne et le rôle central et intime que joue le contact avec la nature dans cette transformation. En particulier, nous prenons soin de mettre en rapport deux époques de la vie de l’écrivain : l’année qu’il a passée au Nigeria étant enfant, en 1948 (racontée dans L’Africain, 2004), et les séjours passés au Darién, au début de sa trentaine. Ces deux époques, en effet, se télescopent et laissent entrevoir le retour à la nature sauvage comme la source d’une réjuvénation dont les effets poétiques sont manifestes dans l’œuvre subséquente.

Biographie de l'auteur

  • Simon Levesque, Université Laval / Université du Québec à Montréal

    Simon Levesque est docteur en études sémiotiques, chargé de cours au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et stagiaire postdoctoral en sociologie au Centre de recherche Cultures · Arts · Sociétés (CELAT) de l’Université Laval, Québec, Canada. Sa thèse de doctorat a porté sur quatre années dans la production littéraire leclézienne (Le Clézio 1970-1974 : une politique de la littérature, UQAM, 2020). Il a rejoint le projet Literature.green à titre de membre associé à l’automne 2021. Il est le directeur de publication du Cygne noir, revue d’exploration sémiotique.

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Publiée

08-07-2022

Comment citer

« Le Clézio dans les forêts du Darién avec les Emberá : une réjuvénation poétique » (2022) RELIEF - REVUE ÉLECTRONIQUE DE LITTÉRATURE FRANÇAISE, 16(1), p. 103–125. doi:10.51777/relief12346.