https://revue-relief.org/issue/feed RELIEF - REVUE ÉLECTRONIQUE DE LITTÉRATURE FRANÇAISE 2023-12-14T00:00:00+01:00 Maaike Koffeman & Olivier Sécardin revuerelief@gmail.com Open Journal Systems <p><em>Relief - Revue électronique de littérature française </em> est une revue scientifique internationale évaluée par les pairs et consacrée aux études littéraires et culturelles. Son périmètre historique est ouvert, pourvu qu’il soit en relation avec des corpus de langue française. <em>Relief</em> est un lieu de rencontre de l’étude des littératures, des textes et des discours.</p> <p>Bilingue (français-anglais) et pionnière, <em>Relief</em> est une revue numérique et en accès libre depuis son premier numéro publié en 2007. La revue <em>Relief</em> est publiée deux fois par an. Les numéros sont organisés par thème ou par monographie, mais chaque numéro réserve un espace aux contributions diverses ainsi qu’aux comptes rendus de lecture.</p> https://revue-relief.org/article/view/18416 La lectrice est-elle un lecteur comme les autres ? Genre et réception dans le récit contemporain 2023-12-05T16:35:28+01:00 Maxime Decout maximedecout@yahoo.fr Estelle Mouton-Rovira estelle.mouton-rovira@u-bordeaux-montaigne.fr <p>Si les lectrices ont longtemps été associées, d’une part, à une forme de vulnérabilité, liée au topos des dangers de la lecture, d’autre part à une vision érotisée de la lecture, force est de constater que la période contemporaine travaille à modifier ces images. L’essor des pensées féministes, de la réflexion sur le genre, et l’inflexion pragmatique des théories de la réception sont autant de nouveaux héritages critiques qui modifient la représentation littéraire des femmes et, a fortiori, des lectrices. De telles figures permettent alors, de manière privilégiée, de penser les pratiques de la lecture au prisme du genre. Il s’agira ainsi de se demander si la lectrice est un lecteur comme les autres pour évaluer la manière dont la littérature crée ses propres savoirs critiques sur le genre.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Estelle Mouton-Rovira, Maxime Decout 2023 https://revue-relief.org/article/view/18418 Entre voix et voie : Annie Ernaux lectrice 2023-12-05T19:10:53+01:00 Pierre-Louis Fort pierre-louis.fort@cyu.fr <p><em>Mémoire de fille</em> (2016) est une œuvre entièrement traversée et même structurellement sous-tendue par la présence des livres, éléments clés dans l’enquête menée par Annie Ernaux au moment où elle se fait <em>métaphoriquement</em> lectrice d’elle-même. Tout le récit peut ainsi se (re)lire au prisme des lectures, faites ou à venir, qui jouent avec/de la construction personnelle et interrogent l’(im)permanence&nbsp; de soi. C’est cette dimension qu'investit cet article en analysant la façon dont la lecture est mise en œuvre dans <em>Mémoire de fille</em> pour montrer qu’elle est simultanément <em>voie </em>et <em>voix. </em>Entendons par là une lecture comme <em>voie de l’écriture </em>(dimension scripturale&nbsp;: faire se réaliser l’enquête) et comme <em>voix de soi</em> (dimension identitaire&nbsp;: s’entendre et se (re)trouver).</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Pierre-Louis Fort 2023 https://revue-relief.org/article/view/18420 Annie Ernaux lectrice ou la genèse d’une écrivaine : d’Emma Bovary à Gustave Flaubert 2023-12-05T19:18:53+01:00 Justine Muller justine.muller@uclouvain.be <p>Cet article se propose d’étudier la façon dont la lecture fut un élément essentiel dans la naissance à l’écriture d’Annie Ernaux. Deux formes de lectures différentes façonnent le parcours de l’écrivaine : des livres populaires, destinés à un public féminin, qui favorisent l’évasion et le bovarysme, et des œuvres appartenant à la littérature légitime qui poussent à une herméneutique de soi faisant fi du genre des lecteurs. Ces deux types de lectures seront au départ de son envie d’écrire et alimenteront son activité d’écriture. Aussi est-il possible d’observer la manière dont, après s’être identifiée à Emma Bovary, Ernaux se fait progressivement Flaubert, auteur qu’elle apprécie énormément et qu’elle compte parmi ses influences.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Justine Muller 2023 https://revue-relief.org/article/view/18421 Souvenirs de lecture au féminin : "Petite nuit" de Marianne Alphant et "Comment j’ai appris à lire" d’Agnès Desarthe 2023-12-05T19:23:53+01:00 Aude Leblond aude.leblond@sorbonne-nouvelle.fr <p>Alors que les autobiographies de lecteurs mettent en scène la découverte de la lecture comme une révélation merveilleuse, permettant à la fois au sujet de se construire et de découvrir la vocation d’écrivain, les auto­bio­graphies de lectrices peuvent surgir d’une blessure initiale, conduisant la lectrice à l’oubli de soi dans l’addiction aux livres (Marianne Alphant, <em>Petite nuit</em>, 2008), ou au contraire au rejet radical de la lecture (Agnès Desarthe, <em>Comment j’ai appris à lire</em>, 2013). Elles s’inscrivent ainsi dans toute une nébuleuse d’autrices contemporaines qui embrassent la posture honteuse de la liseuse&nbsp;, n’hésitant pas à se montrer émotives, sentimentales, sexualisées, régressives, vulnérables. Mais, dans le cas d’Alphant et Desarthe, mettre en scène la vulnérabilité de la lectrice permet aussi de construire un récit de soi dans lequel les livres finissent par jouer un rôle salvateur&nbsp;: ceci ne rend pas aux lectrices leur agentivité, mais permet d’élaborer de nouvelles manières d’écrire et de critiquer, à la fois plus sensibles et plus humbles, qui tirent justement leur force des points faibles de la lectrice.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Aude Leblond 2023 https://revue-relief.org/article/view/18422 "Rien n’est plus secret qu’une existence féminine" : Monique destinataire dans "Alexis ou le Traité du vain combat" de Marguerite Yourcenar 2023-12-05T19:30:47+01:00 Katherine Doig kdoig@unistra.fr <p><em>Alexis ou le Traité du vain combat</em>, premier roman de Marguerite Yourcenar, met en scène un personnage de lecteur – ou plutôt de lectrice. Il s’agit de Monique, la femme du narrateur éponyme, qui lui écrit une longue lettre pour expliquer qu’il la quitte afin de vivre en accord avec ses désirs homosexuels. Alexis voit en elle une lectrice modèle selon un certain stéréotype féminin, douce, compréhensive et silencieuse. Mais Yourcenar – et la postérité du roman – transforment ce silence en puissance complexe et trouble, capable de susciter des réactions fortes et diverses. Parmi celles-ci émerge une lecture critique qui va à l’encontre du stéréotype de lectrice énoncé par Alexis, et qui pousse à transformer celui-ci.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Katherine Doig 2023 https://revue-relief.org/article/view/18423 La lectrice empêchée. Violences historiques, politiques de contrôle social et lectures rétives 2023-12-05T19:34:57+01:00 Anne Isabelle François anne-isabelle.francois@sorbonne-nouvelle.fr <p>Cet article propose une réflexion comparée, explorant les interstices entre littérature, histoire et études de genre, à partir du cas exemplaire de deux romans contemporains qui rejouent à neuf le procès de la lectrice en régime européen dont la figuration reste coextensive de la désapprobation. La mise en accusation est exacerbée par l’inscription dans des contextes de grandes tensions (les « Troubles » en Irlande du Nord ; l’après-Deuxième Guerre mondiale en Allemagne et le rapport au passé nazi), qui révèlent les mécanismes de contrôle encadrant la représentation de la lecture féminine, fait nodal du <em>Liseur</em> (1995) et de <em>Milkman</em> (2018). Alors que les figures ne lisent que le canon européen le plus légitime et ne sont pas montrées comme de « mauvaises » lectrices, elles sont l’objet d’une condamnation unanime. L’enjeu de ce paradoxe est la pratique en soi de la lecture par les femmes, les cadres historiques mettant en lumière les impératifs genrés asymétriques et le partage hétérosexiste propre aux sociétés patriarcales. Lire par-devers soi est compris comme geste séditieux et dissident, l’incarnation paradigmatique d’une insubordination, acte d’autonomie et de subjectivation particulièrement refusé aux femmes – d’où la nécessité de placer sous contrôle ces lectrices qui font défection.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Anne-Isabelle François 2023 https://revue-relief.org/article/view/18424 Propositions pour un imaginaire des clubs de lectrices : Delaume, Delorme, Rychner, Volodine 2023-12-05T19:38:02+01:00 Mathilde Zbaeren mathilde.zbaeren@unil.ch <p>La prolifération récente des clubs de lecture dans l’espace culturel francophone pousse à interroger la façon dont de tels espaces sociaux informent la fiction et alimentent un imaginaire de la lecture comme activité politisée et collective, notamment pour les femmes et les féministes. Les échanges qui y ont cours stimulent un imaginaire de la littérature comme activité politisée, dont la continuité avec l’action militante est parfois supposée, quand la lecture n’est pas perçue comme le seul instrument d’un <em>selfcare</em>. À l’aune de ce constat, le présent article entend questionner les modalités du transfert du modèle social du club de lectrices au sein de fictions romanesques contemporaines francophones, à savoir dans les romans de Chloé Delaume, Wendy Delorme, Antoinette Rychner et Antoine Volodine. En dégageant les typologies de ces clubs fictionnels, l’imaginaire de la lecture véhiculé, les activités et les valeurs auxquelles la lecture est associée, il s’agit de déterminer ce que signifie, dans cet imaginaire, organiser des collectifs pour prendre soin, tisser du lien et, dans certains cas, organiser une faction armée (physiquement et intellectuellement) contre l’oppression (patriarcale et sexiste).</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Mathilde Zbaeren 2023 https://revue-relief.org/article/view/18425 La lectrice à l’œuvre dans les fictions scientifiques 2023-12-05T19:41:50+01:00 Marie Gall marie.sarah.gall@gmail.com <p>En 1666, Margaret Cavendish fait paraître deux éditions d’un même texte de fiction, <em>The Description of a New World, Called the Blazing World</em>, respectivement adressées à un lectorat masculin et féminin. Cette double adresse se double d’un geste éditorial&nbsp;: la séparation, dans l’édition adressée aux femmes, du traité philosophique qui précédait la fiction. Cet article s’interroge sur l’articulation entre les fonctions pédagogique et heuristique du <em>Blazing World</em> dans le cadre précis d’une adresse féminine. À partir d’une comparaison avec les <em>Entretiens sur la pluralité des mondes</em> de Fontenelle, adressés explicitement (et non exclusivement) à des femmes, il s’agira de définir les rôles de la lectrice dans le processus épistémique engagé par <em>The Blazing World</em>.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Marie Gall 2023 https://revue-relief.org/article/view/18426 "Madame", "Monsieur" : sur le genre de l’instance-narrataire dans "Dieu ne finit pas" et "Les Onze" de Pierre Michon 2023-12-05T21:14:03+01:00 Baptiste Lefils lefils.b@gmail.com <p class="Reliefrsum"><span lang="FR">À la question de savoir si la lectrice est un lecteur comme les autres, cet article fait le choix de répondre en analysant la figure de la lectrice dans l’imaginaire d’un auteur masculin&nbsp;: Pierre Michon. Plus précisément, il inter­roge la place du genre dans le dispositif narratif de «&nbsp;Dieu ne finit pas&nbsp;» et des <em>Onze.</em> Ces deux textes sont des «&nbsp;récits adressés&nbsp;» dans lesquels une instance narratoriale apostrophe un ou une narrataire. Ce phénomène narratif permet de considérer l’instance-narrataire comme une image de l’interprète du texte. L’hypothèse de cet article est la suivante&nbsp;: <span class="Caractresdenotedefin">en fonction de leur genre, les narrataires ne renvoient pas à la même représentation de la lecture</span>, au même «&nbsp;imaginaire de la lecture&nbsp;» (Estelle Mouton-Rovira). Afin d’étayer cette hypothèse, j’envi­­sagerai d’abord le rôle du genre dans la construction stéréotypée de la structure énonciative des textes à l’étude. Je confronterai ensuite ces figures de narrataires aux figures d’interprètes que Michon construit dans <em>Vies minuscules</em>. Ainsi, je montrerai que la lectrice michonienne, loin d’être un lecteur comme les autres, possède des compétences interprétatives spécifiques.</span></p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Baptiste Lefils 2023 https://revue-relief.org/article/view/18427 (Auto)portrait de la théoricienne en lectrice dans les essais de Judith Schlanger 2023-12-05T21:17:54+01:00 Léo Mesguich leo-mes@hotmail.fr <p>Partant du constat que c’est la plupart du temps comme lectrice qu’apparaît Judith Schlanger dans ses essais consacrés à la littérature, cette étude tente de cerner les implications de cet autoportrait dans une somme théorique que l’on ne peut pourtant appréhender par une grille féministe. Il s’agit alors de montrer que les figurations en (et de) lectrice font écho aux grandes catégories de l’œuvre de l’essayiste (notamment les tensions entre le plein et l’absence, l’absolu et la finitude) et proposent discrètement une forme de féminin générique. Plus largement, c’est en rendant à la lectrice autonomie et indétermination que Judith Schlanger renverse une vision longtemps stéréotypée de cette figure.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Léo Mesguich 2023 https://revue-relief.org/article/view/18428 Théoriser la lectrice ? Lecture référentielle et lecture savante 2023-12-05T21:22:27+01:00 Marie-Jeanne Zenetti marie-jeanne.zenetti@univ-lyon2.fr <p>Que viennent signifier, dans les écrits des théoricien·ne·s de la littérature, l’irruption d’une «&nbsp;lectrice&nbsp;» dont la proposition de lecture est jugée impertinente&nbsp;? Cet article prend appui sur trois exemples tirés de discours théoriques sur la littérature&nbsp;: ils mobilisent une figure de lectrice pour penser une manière de lire qui s’écarte de l’attitude interprétative attendue du «&nbsp;lecteur idéal&nbsp;». Il défend l’idée que la prise en compte des rapports sociaux de sexe et d’un imaginaire genré de la lecture permet d’éclairer la question, devenue cruciale en études littéraires, du lien entre des lectures mobilisant des cadres interprétatifs a priori difficilement compatibles. Il invite enfin à théoriser la lecture littéraire depuis des expériences insolubles dans la neutralité et le désintéressement censément associés au mode de lecture privilégié par les institutions scolaires et littéraires.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Marie-Jeanne Zenetti 2023 https://revue-relief.org/article/view/18429 Penser le silence, prendre la parole : expériences de lecture et sujets-lectrices dans les théories féministes littéraires anglo-américaines 2023-12-05T21:27:17+01:00 Anne-Claire Marpeau anneclaire.marpeau@gmail.com <p>Les théories féministes littéraires anglo-américaines n’ont eu de cesse de proposer depuis les années 70 une réflexion critique sur les pratiques de lecture féminines et féministes et plus largement sur la lecture empirique. Volontiers présentées comme une entreprise politique de résistance à la tradition littéraire patriarcale, elles se présentent donc aussi comme une interrogation sur ce qu’est l’expérience de lecture, et en particulier la lecture de fiction. Cet article se penche sur la manière dont ces réflexions ont été fondamentales dans le champ des études de réception et innervent encore aujourd’hui les travaux sur la lecture dans différents champs disciplinaires comme la littérature, mais aussi la sociologie, les sciences de l’éducation ou encore les sciences cognitives. Il montre également comment les débats universitaires contemporains sur l’enseignement et l’interprétation de violences dans les textes du canon s'inscrivent dans le puissant bouleversement éthique et herméneutique que représentent ces études littéraires selon le genre.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Anne-Claire Marpeau 2023 https://revue-relief.org/article/view/18430 La lectrice-spectatrice d’"Autant en emporte le vent" face à l’érotisation de la violence sexuelle 2023-12-05T21:32:24+01:00 Anne Grand d'Esnon anne.grand-d-esnon@u-bourgogne.fr <p>Fréquemment prise comme exemple de l’érotisation du viol par le discours féministe, <em>Autant en emporte le vent</em> est en même temps une œuvre emblématique du plaisir d’immersion qu’elle procure à ses lectrices-spectatrices par identification du personnage de Scarlett O’Hara. À partir d’un corpus de discours de réception, l’article montre que l’interprétation d’un viol dans la célèbre scène où Rhett emporte de force Scarlett dans sa chambre entre en conflit avec une lecture d’identification à l’expérience subjective de Scarlett&nbsp;qui en tire des affects érotiques. Ces lectrices-spectatrices, parce qu’elles sont des femmes, voient de surcroît leur appréhension du viol particulièrement scrutée, et parfois stigmatisée. La lecture critique des féministes comme la réception érotisante de la scène engagent pourtant toutes deux la relation entre la fiction et le monde réel des lectrices-spectatrices, ce qui explique que l’interprétation littérale du contenu narratif de la scène – est-ce ou non un viol&nbsp;? – soit décisive.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Anne Grand d'Esnon 2023 https://revue-relief.org/article/view/18431 "Comme un organisme éminemment vivant". Entretien avec Juliette Mézenc, autour de "Elles en chambre" 2023-12-05T21:35:50+01:00 Maxime Decout maximedecout@yahoo.fr Estelle Mouton-Rovira estelle.mouton-rovira@u-bordeaux-montaigne.fr <p>Publié en 2014, <em>Elles en chambre</em> est un livre consacré à la lecture ou à la relecture de quelques grandes autrices du XX<sup>e</sup> siècle. Juliette Mézenc, à travers de brefs chapitres, entre essai, récit et poème, interroge la façon dont ces autrices ont façonné son expérience de lectrice, dans le cadre d’une réflexion sur les conditions matérielles de l’écriture des femmes. Le texte, directement adressé aux lecteurs ou lectrices, traverse ainsi les «&nbsp;chambres&nbsp;» imaginaires de ces autrices, réactivant l’héritage de Virginia Woolf, et faisant de la lecture une forme d’hommage littéraire, un espace de réflexion sur la création et un geste de critique féministe. Cet entretien revient sur les principaux enjeux de ce travail.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Maxime Decout, Estelle Mouton-Rovira 2023 https://revue-relief.org/article/view/18432 Creuser "l’or de la syllabe" : essai sur "Ciel sans prise" d’Esther Tellermann et la rencontre avec l’Autre 2023-12-05T21:41:11+01:00 Aaron Prevots prevots@southwestern.edu <p>Cet article se propose d’explorer <em>Ciel sans prise</em> (2023) d’Esther Tellermann vis-à-vis de la rencontre avec l’Autre dans le contexte du deuil. Nous nous intéressons à la manière dont cette rencontre s’avère musicalisée, notamment lorsque Tellermann s’intéresse tant au tissu langagier qu’au bien-aimé disparu, faisant trembler et vibrer ses brefs vers élégiaques en s’appuyant sur des mots polysémiques et diverses sortes de reprises. Les trois parties de l’étude, «&nbsp;Laisser mûrir le chant&nbsp;», «&nbsp;Réussir la prière&nbsp;» et «&nbsp;Réussir le poème&nbsp;», en privilégiant le renouvellement de la parole ainsi qu’en lisant en miroir <em>Ciel sans prise</em> et <em>Le Deuil des primevères</em> (1901) de Francis Jammes, montreront comment Tellermann brise et décentre le lyrisme, redonne à la langue une musique certaine, fait reverdir la nature et introduit des gestes vers le sacré. Une lecture attentive prendra en compte des traits stylistiques de divers ordres et leurs effets sur le tissu sonore et sémantique du recueil. On verra surtout que cet ouvrage dépasse le deuil, tâchant non seulement d’accompagner dans l’adieu le compagnon, mais aussi de sauvegarder le poème comme lieu du devenir où demeurer.</p> 2023-12-14T00:00:00+01:00 (c) Tous droits réservés Aaron Prevots 2023